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MystĂšres de Lisbonne voir ce film 1280

MystĂšres de Lisbonne

Adriano Luz, Ricardo Pereira, Maria João Bastos, Clotilde Hesme, João Luís Arrais, Afonso Pimentel, São José Correia, Albano Jerónimo, João Baptista, Vùnia Rodrigues, Ana Sofia Campos, Carloto Cotta, Maria João Pinho, Joana de Veronna, Dinis Gomes, Rui Neto, António Fonseca, José Manuel Mendes

Participations spéciales. Léa Seydoux, Malik Zidi, Melvil Poupaud, Sofia Aparício, Margarida Vilanova, Catarina Wallenstein, Lena Friedrich

Autres prticipations. Julien Alluguette, José Airosa, Rui Morisson, Marco de Almeida, Raquel Dias, Filipe Vargas, André Gomes, Cleia Almeida, Dinarte Branco, Pedro Carmo, António Simão, Afonso Lagarto, Paulo Pinto, João Ricardo, Martinho da Silva, Ricardo Aibeo, Sofia Leite, Nuno Tåvora, Ana Chagas, Américo Silva, Duarte Guimarães, Marcello Urgueghe, Miguel Monteiro, Helena Coelho

Peines d’amour perdues dans la noblesse portugaise du XIXĂš siĂšcle ou le destin Ă©pique de gĂ©nĂ©rations sacrifiĂ©es. Un homme meurt Ă  Rio de Janeiro, laissant un manuscrit qui commence ainsi. « J’avais quatorze ans et je ne savais pas qui j’étais
 ». Ce rĂ©cit compte deux histoires qui s'entremĂȘlent. Celle de Pedro Da Silva, orphelin Ă©levĂ© par un prĂȘtre, qui s'avĂšre ĂȘtre le fruit d’amours contrariĂ©es au sein d’une des plus grandes familles portugaises.Il retrouve sa mĂšre peu de temps, avant que celle-ci ne s'enferme dĂ©finitivement au couvent, et passera sa vie Ă  reconstruire le fil de son identitĂ©. Il coisera au cours de sa quĂȘte. un assassin professionnel reconverti en homme d’affaire magnanime, une vendeuse de morue devenue sainte aprĂšs avoir empoisonnĂ© son mari et prostituĂ© sa fille, une comtesse solitaire avide de vengeance. Quant au dĂ©vouĂ© pĂšre Dinis, Ă  qui Pedro Da Silva doit la vie, on le retrouvera tantĂŽt sous les traits d'un gitan, tantĂŽt sous ceux d'un poĂšte, reconstituant peu Ă  peu son destin Ă©galement tragique.

MystĂšres de Lisbonne nous entraĂźne dans un tourbillon permanent d’aventures et de mĂ©saventures, de coĂŻncidences et de rĂ©vĂ©lations, de sentiments et de passions violentes, de vengeances, d’amours contrariĂ©es et illĂ©gitimes dans un voyage mouvementĂ© Ă  travers le Portugal, la France, l’Italie et le BrĂ©sil. Dans cette Lisbonne d’intrigues et d’identitĂ©s cachĂ©es, on croise une galerie de personnages qui influent sur le destin de Pedro da Silva, orphelin, interne d’un collĂšge religieux. Le pĂšre Dinis, ancien aristocrate libertin devenu justicier; une comtesse rongĂ©e par la jalousie et assoiffĂ©e de vengeance; un pirate sanguinaire devenu homme d’affaires prospĂšre. Tous traversent l’histoire du XIXe siĂšcle et accompagnent la recherche d’identitĂ© de notre personnage.

Episode 1. L’Enfant Sans Nom
Interne d’un collĂšge religieux, Pedro da Silva, jeune orphelin, va dĂ©couvrir l’identitĂ© de sa mĂšre, la comtesse Angela de Lima. AidĂ©e par le pĂšre Dinis, vĂ©ritable protecteur de Pedro, la comtesse fait ainsi la connaissance du fils duquel elle a dĂ» se sĂ©parer, un fils bĂątard nĂ© d’une passion dĂ©fendue.

Episode 2. Le Comte de Santa Barbara
Le jeune Pedro da Silva apprend l’histoire de la rencontre de sa mĂšre avec le comte de Santa Barbara et comment elle a Ă©tĂ© forcĂ©e Ă  devenir sa femme. Entretemps, la sociĂ©tĂ© de Lisbonne fait la connaissance d’Alberto de MagalhĂŁes, un noble fortunĂ© qui dĂ©fie les conventions, tout en crĂ©ant des mystĂšres. Mais Pedro da Silva connaĂźt une grande souffrance quand sa mĂšre dĂ©cide de se retirer dans un couvent aprĂšs la mort du comte de Santa Barbara.

Episode 3. L’énigme du PĂšre Dinis
Alberto de MagalhĂŁes rĂ©vĂšle sa vĂ©ritable identitĂ© au pĂšre Dinis, qui, Ă  son tour, a deux autres identitĂ©s, fruit d’un passĂ© truffĂ© de secrets. À SantarĂ©m, Frei Baltazar da Encarnação fait une autre rĂ©vĂ©lation. Une rĂ©vĂ©lation qui concerne sa jeunesse Ă  Venise, et causera la surprise du pĂšre


Episode 4. Les Crimes d’Anacleta dos RemĂ©dios
Dans le couvent oĂč la comtesse de Santa Barbara s’est retirĂ©e du monde, se trouve D. AntĂłnia, sƓur d’ñme du pĂšre Dinis. D. AntĂłnia lui raconte l’histoire de sa mĂšre, Anacleta dos RemĂ©dios, une femme frappĂ©e par la tragĂ©die aprĂšs avoir trahi dom Teotonio, son mari. Plus tard, ayant amassĂ© une fortune, elle deviendra Anacleta et sera trahie par un jeune amant. Des Ă©vĂšnements qui marqueront D. AntĂłnia et ses sƓurs d’un destin funeste


Episode 5. Blanche de Montfort
Le passĂ© français d’Alberto de MagalhĂŁes parvient Ă  Lisbonne en la personne d’Élise de Montfort, une belle femme française rongĂ©e par son dĂ©sir de vengeance. Entretemps, Alberto s’est mariĂ©, par coĂŻncidence, avec l’ancienne amante du comte de Santa Barbara, EugĂ©nia. Et comme tout tourne autour du pĂšre Dinis, on dĂ©couvre que la mĂšre d’Élise, Blanche de Montfort, a Ă©tĂ© sa passion de jeunesse, en France


le roman homonyme de Camilo Castelo Branco

Décidément, Raoul Ruiz se situera toujours à contre-courant. Car il ne faut pas se leurrer. nous continuons abusivement à nommer « cinéma » un certain nombre de films qui, pour l’essentiel, n’ont plus guère de points communs avec l’art que ce mot désigne, depuis un siècle, dans ses Ɠuvres majeures (avec la richesse et la diversité de son langage, son foisonnement d’inventions, sa création d’univers jamais vus avant lui) ; et qui seraient en réalité de simples téléfilms, produits par les chaînes de télévision, diffusés par elles et réalisés selon leurs normes (celles d’un code appauvri, stéréotypé). Or Ruiz, d’un coup, retourne la situation. il vient d’accepter la commande d’un feuilleton télévisuel, en six épisodes, pour une chaîne portugaise, reposant sur l’adaptation d’un roman populaire du XIXe siècle (Les Mystères D’un coup, et ce coup vous terrasse,
Mystères de Lisbonne ne déploie plus seulement un art du récit, mais propulse un sujet dont la simplicité dépouille le baroque de ses détours. la destinée des orphelins. Dans le film, les chagrins sont toujours moins justes qu’on ne le croyait (les victimes le sont surtout d’elles- mêmes), et en même temps toujours plus profonds qu’on ne s’y attendait. Quoi d’autre que l’art finalement – qui serait défi et consolation lancés aux chagrins jamais résolus de l’enfance.de Lisbonne de Camilo Castelo Branco), lui-même écrit selon les conventions de ces romans- feuilletons de l’époque (un peu l’équivalent, justement, de nos actuelles séries télé), et il s’arrange pour en faire l’un des plus éblouissants « films de cinéma » que l’on puisse voir aujourd’hui. En somme, là où beaucoup d’autres réalisateurs font de la télé en présentant cela comme du cinéma, lui fait exactement l’inverse.

Entretien avec Raoul Ruiz, C’est ça la volontĂ© de faire du cinĂ©ma

Source. Positif (n°596) octobre 2010

Par par Adrien Gombeaud et Philippe Rouyer


Comment vous êtes-vous immergé dans la culture portugaise.
"Je pratique le Portugal depuis trente ans. C’est toute une vie. Le Portugal, c’est comme le Chili. en mieux. Je ne sais pas si c’est la bonne formule, mais il y a une forme de mélancolie que nous partageons. On dit que les Chiliens sont dépressifs. Ils ont du mal à vivre leur dépression, tandis que les Portugais en rajoutent. La définition de la saudade, c’est « le souvenir de choses qui n’ont pas eu lieu », la « mélancolie des choses qui ne se sont pas passées ». Parlons un peu technique, le rythme du dialogue en portugais est différent du dialogue en français. Les mots flottent.
Il y a cet aspect, ce rythme de la langue portugaise dans Mystères de Lisbonne. Le portugais permet ce que j’aime beaucoup au cinéma. le silence. Moi, je parle sans cesse, mais j’ai remarqué qu’au Portugal les gens peuvent rester très longtemps silencieux. Dans le film, lorsque Da Silva sollicite un entretien avec la duchesse, il y a un silence de ce type. Ce n’est pas un très long silence. Mais une minute, c’est déjà beaucoup au cinéma. En France, on dit«unangepasse»;enEspagne,«un évêque est né » ; au Portugal, « un poète est mort ». Je suis content d’avoir pu placer un long silence dans un de mes films." Raoul Ruiz

Mystères et ministères

Source. Cahiers du cinéma N°660 octobre 2010

Par Cyril BĂ©ghin

Le plus étonnant, dans Mystères de Lisbonne, est sans doute l’abandon de tout l’attirail des artifices, du merveilleux boiteux que Ruiz appelle lui-même volontiers son « mauvais goût ». Presque pas de distanciation parodique, ici. la curiosité et la fascination ne naissent pas du forçage des effets, des attractions à la Méliès, du bric-à-brac de cinéma que Daney, il y a long- temps, avait qualifié chez lui de « musée de la scénographie ». Les mystères sont moins criards, le magicien est plus discret et la scénographie a changé de dimension. Beauté classique des architectures et mise à distance de la rampe. les cadres, très larges, exploitent la géométrie répétitive des murs et des plafonds, des jardins et des cours, et laissent du vide entre corps et caméra. Les plans-séquences se composent avec précision, en très grande profondeur de champ ; de larges va-et-vient en travellings remplacent les champs-contrechamps en même temps qu’ils donnent l’impression toujours plus forte de balayer la surface de tableaux vivants.

> Le site des Cahiers du cinéma

Le romantisme extravagant, Entretien avec Raoul Ruiz

Source. Cahiers du cinéma N°660 octobre 2010

Par Cyril BĂ©ghin

Comment avez-vous travaillé à l’adaptation ?

"Je voulais que le film soit en portugais, un vieux désir. Je suis obsédé par l’idée de « montrer » le rythme de la conversation portugaise. Pour des raisons purement cinématographiques. parce que le portugais donne un poids différent aux dialogues. Le français a une sorte de précision, c’est une langue péremptoire. L’impressionnisme a été inventé en France, mais il n’y a rien de moins impressionniste que la langue française. Alors que le manque d’objectif dans les structures de dialogue n’est pas gênant en portugais, parler de manière erratique fait partie de la vie, du caractère des gens. Parfois on se tait lon- guement. Il y a un silence magnifique dans Belle toujours d’Oliveira. les deux personnages se rencontrent pour parler franchement ; ils dînent, et il n’y a pas un mot. Je crois que j’ai réussi, au moins une fois, dans Mystères de Lisbonne, lorsqu’on dit à Alberto de Magalhães que la duchesse de Cliton le cherche. Cela le plonge dans un tel silence que la personne qui lui a apporté la nouvelle s’en va.
Bref. Cette fois c’est bien tombé parce que la production, au départ, était majoritairement portugaise. L’adaptation a été écrite par Carlos Saboga. Je l’ai lue, j’ai rajouté deux scènes, c’est tout. Il a fait un très beau travail. J’aurais eu tendance à développer, lui a coupé les larmes, ce qui a rendu le film plus émouvant." Raoul Ruiz
> Le site des Cahiers du cinéma

MystĂšres de Lisbonne de Raul Ruiz, un film Ă©blouissant, merveilleusement romanesque

Par Olivia Leboyer

Sublime, le film tĂ©moigne de la puissance et de l’impuissance des mots, le cercle de la parole faisant naĂźtre un espoir sans cesse déçu et, nĂ©anmoins, inaltĂ©rable.

Par Axelle Ropert

D’un coup, et ce coup vous terrasse, Mystères de Lisbonne ne déploie plus seulement un art du récit, mais propulse un sujet dont la simplicité dépouille le baroque de ses détours. la destinée des orphelins. Dans le film, les chagrins sont toujours moins justes qu’on ne le croyait (les victimes le sont surtout d’elles- mêmes), et en même temps toujours plus profonds qu’on ne s’y attendait. Quoi d’autre que l’art finalement – qui serait défi et consolation lancés aux chagrins jamais résolus de l’enfance.

Par Jean-François Rauger

Tout ce qui définirait ce complexe, sinon insaisissable concept qu'est la mise en scÚne au cinéma est ici au service de la perception d'un outre-monde secret et parallÚle. Ruiz privilégie, en effet, les plans longs, les lents et sensuels mouvements d'appareil à la fonctionnalité parfois introuvable, se mariant avec des cadrages au cordeau, alors que sur la bande-son se déploie une langue d'une musicalité et d'une précision admirables.

Entretien avec Carlos Saboga

Par Clap filmes

Le cinéaste Raul Ruiz fait du baroque en temps de crise

Par Ludovic Lamant

Vous ĂȘtes arrivĂ© en 1973 Ă  Paris. Quel regard portez-vous sur la France d'aujourd'hui ?
L'attaque du gouvernement sur les Roms fait peur, Ă  cause des rĂ©sonances qu'elle charrie. C'est une bĂȘtise dans laquelle les dirigeants entraĂźnent tous les Français – mĂȘme ceux qui sont contre, et radicalement contre cette politique, sont intĂ©grĂ©s Ă  cette image de la France.

Les pĂ©riodes les plus noires de l'Histoire de l'Europe ont commencĂ© comme cela. Par de petites remarques, avant que le conflit ne devienne plus aigu, jusqu'Ă  l'extrĂȘme. C'est le fameux glissement vers l'extrĂȘme. Je suis en train de lire Wittgenstein contre Hitler, de l'universitaire australien Kimberley Cornish: il raconte ce dialogue de sourds entre les deux hommes, qui furent camarades de classe, et le niveau de dĂ©lire de Hitler, dĂšs sa jeunesse. Tout cela nous oblige Ă  nous montrer constamment vigilants face Ă  ce genre d'images. C'est Ă  travers des images que se constitue la politique.

Je suis arrivĂ© en France Ă  un moment oĂč la «politique du spectacle» (La sociĂ©tĂ© du spectacle - 1967, N.D.L.R) de Guy Debord se discutait d'un point de vue thĂ©orique. Aujourd'hui, nous en sommes arrivĂ©s Ă  l'Ă©tape oĂč ce concept est en train de se rĂ©aliser, sans qu'on ne le discute plus, ou pas trop. Tout ce que l'on a dĂ©battu il y a trente ans, ne se discute plus. Quand je suis arrivĂ© en France, Ă  l'Ăąge de 32 ans, les dĂ©bats entre cinĂ©ma, philosophie et littĂ©rature, Ă©taient beaucoup plus intenses.

Aujourd'hui, la philosophie du cinĂ©ma est un mĂ©tier. Ce n'est plus une pratique spontanĂ©e. Je me souviens d'un soir oĂč je mangeais dans un restaurant chinois, prĂšs de RĂ©publique. Je vois dĂ©barquer Pascal Bonitzer accompagnĂ© de Roland Barthes. Bonitzer venait de voir L'HypothĂšse du tableau volĂ©, et m'a fait une sĂ©rie de commentaires, avant de repartir. Aujourd'hui, les cafĂ©s ne sont plus des lieux de rencontre. Au Chili ou en Argentine, c'est l'inverse: ce sont partout, et parfois trop, des lieux de rencontres.

J’attendais en fait ce genre de proposition depuis des annĂ©es

Source. Extrait de la Préface de MystÚres de Lisbonne de Camilo Castelo Branco Traduit du portugais par Carlos Saboga et Eva Bacelar


Quand Paulo Branco m’a proposĂ© de rĂ©aliser les MystĂšres de Lisbonne, j’ai compris que j’attendais en fait ce genre de proposition depuis des annĂ©es (depuis une Ă©ternitĂ©, diraient Vargas Vila et Nene Cascallar Ă  l’unisson). Cette avalanche, cette cataracte d’avanies, de crimes et de dĂ©sastres inattendus, ce fleuve d’amours douloureuses et d’espĂ©rances meurtries qui arrosait la vallĂ©e de larmes fertile que peuplaient les personnages de Camilo, je les connaissais depuis toujours.

Je me sentais la force de parcourir ce territoire, d’y naviguer avec la ferveur d’un volontaire sauvant les victimes d’une Ă©niĂšme inondation en Inde. L’époque du drame moderne, oĂč chaque personnage sait ce qu’il veut et pourquoi il le veut, n’est plus. Ce genre est devenu obsolĂšte, hors d’usage, irrĂ©el. La logique des effets et des causes Ă  tout prix propre au drame moderne a fait place aux turbulences paranoĂŻaques du monde de la mondialisation. J. H. Lawson nous disait. une histoire commence lĂ  oĂč quelqu’un dĂ©sire quelque chose. Mais qui a le courage de vouloir quelque chose sans en apprĂ©hender les consĂ©quences, nĂ©cessairement hasardeuses ?

Qui veut des guerres absurdes qui laissent le monde sans trĂȘve. Qui veut des dĂ©sastres naturels que provoque le rĂ©chauffement de la planĂšte (prĂ©vu par Camilo, au cas oĂč vous ne le sauriez pas). Qui veut aimer. Nous vivons, un point c’est tout, comme le dit la chanson de Los de AragĂłn. « Puisque nous sommes vivants, Il faut vivre. » Lorsque j’ai lu pour la premiĂšre fois l’adaptation de Carlos Saboga, qui me parut excellente, je me suis laissĂ© emporter par la narration et c’est tout. À la seconde lecture, mon attention s’est concentrĂ©e sur l’espĂšce de paix, de tranquillitĂ© qui enveloppait les douloureux Ă©vĂ©nements que l’histoire suggĂ©rait et montrait. C’était comme parcourir un jardin.

Joris-Karl Huysmans Ă©voque dans son roman La CathĂ©drale un jardin allĂ©gorique (mais rĂ©el) dans lequel chaque plante, chaque arbre, chaque fleur reprĂ©sente soit des valeurs morales, soit des pĂ©chĂ©s. C’est ainsi que j’ai imaginĂ© le film qu’il voulait faire. Comme Le Jardin de fleurs curieuses d’Antonio de Torquemada, comme le jardin d’Éden que dĂ©crivit saint Brendan quand il revint de l’au-delĂ , comme le jardin de L’Enfer de Dante dans lequel chaque fleur, chaque plante est un suicidĂ© chĂątiĂ©.

LinnĂ©, le pĂšre de la botanique, croyait que Dieu punissait chaque mauvaise action de chĂątiments dadaĂŻstes. quelqu’un donne un coup de pied Ă  un chat, et dix ans aprĂšs il voit sa chĂšre et tendre Ă©pouse tomber d’un balcon et mourir sous ses yeux (voir la « NĂ©mĂ©sis divine »). Pendant que je tournais MystĂšres de Lisbonne, j’ai souvent pensĂ© Ă  LinnĂ©. un jardin est un champ de bataille. Toute fleur est monstrueuse. Au ralenti, tout jardin est shakespearien. Si quelqu’un me demandait de rĂ©sumer ma position par rapport au film MystĂšres de Lisbonne, je dirais qu’elle fut celle d’un jardinier.

« Un jardinier d’amour Arrose une rose puis s’en va. Un autre la cueille et en profite. Auquel des deux appartient-elle. » 1

1: Jardinier d’amour, Compay Segundo.

Vertigo N°40. Idioties + MystÚres de Lisbonne

Auteur. Revue Vertigo
Éditeur. Nouvelles Ă©ditions lignes
FĂ©camp, 2011
Langue. français
128 pages
Broché - ISBN 13. 978-2-35526-076-6 - Prix. 17,00 EUR

Editeur. Les Inrocks n°807 Paru le 18 Mai 2011
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Titre. De l'audace. Entretien avec Paolo Branco
Auteur. Nicolas Azalbert et Stéphane Delorme
Editeur : Cahiers du cinéma Mai 2011
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Titre. CompĂšres et CommĂšres
Auteur. Cyril BĂ©ghin
Editeur : Cahiers du cinéma Mai 2011
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Titre. dans le cadre de l'emission 5/7 Boulevard jeudi 5 mai 2011
Auteur. Philippe Collin et Xavier Mauduit
Editeur. France Inter
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Titre. Un feuilleton Ă  succĂšs
Auteur. Sophia Collet
Editeur : Cahiers du cinéma Janvier 2011
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Grand entretien avec Raul Ruiz
Titre. dans le cadre de l'emission La Grande Table mercredi 20 octobre 2010
Auteur. Antoine Guillot
Editeur. France Culture
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Entretien avec Raoul Ruiz
Titre. dans le cadre de l'emission Cosmopolitaine dimanche 17 octobre 2010
Auteur. Hanan El-Cheikh
Editeur. France Inter
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Entretien avec Raul Ruiz
Titre. dans le cadre de l'emission Projection privée samedi 27 novembre 2010
Auteur. Michel Ciment
Editeur. France Culture
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« Ce roman n’est pas un roman. c’est un journal de souffrances, vĂ©ridique, authentique et justifiĂ©. »

Un homme meurt Ă  Rio, laissant dans sa chambre un manuscrit qui commence ainsi. « J’étais un garçon de quatorze ans et je ne savais pas qui j’étais. »
Et nous voilĂ  aussitĂŽt plongĂ©s dans la Lisbonne du XIXe siĂšcle. JoĂŁo est orphelin. Interne dans un collĂšge religieux, il est Ă©levĂ© par l’énigmatique PĂšre Dinis, qui lui dĂ©voile un jour le douloureux secret de sa naissance.
DĂšs lors, entraĂźnĂ© dans une quĂȘte oĂč ce qu’on tient pour acquis se rĂ©vĂšle incertain, oĂč les personnages endossent des identitĂ©s multiples au grĂ© des lieux et des Ă©poques, le jeune homme n’aura de cesse de dĂ©mĂȘler l’écheveau de son histoire


Préface de Raoul Ruiz
Parution. 31/03/2011
Pages. 608
Format. 160x240
ISBN. 9782749914046
Prix. 22.95€